Qu’est-ce que le lait Bio et quels sont ses enjeux ?

A l’heure où la filière de lait Bio est en difficulté, nous vous proposons d’en comprendre les enjeux et de décrypter ce qui fait la différence entre du lait conventionnel et du lait Bio.

Avec une forte production et une baisse de la consommation depuis le début de la crise sanitaire, le lait bio tricolore traverse une mauvaise passe. Pourtant, la filière semblait porteuse : en 2017, les professionnels du lait s’étaient même fixés comme objectif de doubler la production en cinq ans. Un pari réussi avant l’heure, avec des volumes qui ont bondi de 270 millions de litres en 2010 à 1,2 milliard en 2021. Rien que cette année, la collecte du lait bio a augmenté de 12%.

Cette chute s’explique notamment par la multiplication des labels en rayon. Les Français ne se tournent plus systématiquement vers le bio, mais aussi vers les producteurs locaux ou éco-responsables.

Mais qu’est ce qui caractérise le lait bio vs un lait conventionnel ?

Les vaches : Les vaches laitières doivent naître et être élevées dans des exploitations bio. Si l’éleveur se voit obligé d’introduire des vaches non bio dans l’exploitation, elles doivent être élevées en bio pendant au moins 6 mois avant que le lait puisse être commercialisé en bio. Pour prévenir le tassement du sol, le surpâturage, la pollution et l’érosion, le nombre et la densité des vaches font l’objet de limitations.

Les conditions : Les pâturages doivent être utilisés aussi souvent que possible : les vaches doivent pouvoir y brouter dès que les conditions météorologiques et l’état des sols le permettent. Les étables doivent être aménagées pour favoriser le bien-être animal (hygiène, aération, lumière…)

L’alimentation : L’alimentation des vaches doit être bio. Les veaux doivent être nourris de préférence au lait maternel durant au moins 3 mois.

Le soin : Pour soigner les vaches, les antibiotiques sont strictement limités et les médecines douces privilégiées.

Si les attentes sociétales de plus en plus fortes peuvent être bénéfiques au bio (notamment avec la mise en application de la loi Egalim dans les collectivités en janvier 2022), l’offre conventionnelle monte également en gamme et propose aujourd’hui plus de garanties sur l’origine du lait mais aussi de l’alimentation animale, une transparence dans la filière, davantage de temps de pâturage, une dimension équitable, etc. Ce qui oblige le bio à monter en gamme lui aussi.

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